Nouvelles 03 OCT 2016

Une initiative des renseignements criminels va se concentrer sur les substances améliorant la performance

LYON, France – Une initiative menée par INTERPOL vise à aider les pays membres à comprendre et à combattre le trafic de substances améliorant la performance par une analyse ciblée de cette activité criminelle.

Appuyé par l’Agence mondiale antidopage (AMA) et par l’École des sciences criminelles de l’Université de Lausanne (UNIL), le projet Energia s’intéressera aux substances utilisées exclusivement dans le but d’améliorer la condition physique et la performance sportive, comme les stéroïdes anabolisants, les hormones de croissance, les peptides et l’érythropoïétine (EPO).

INTERPOL et l’AMA – qui finance cette initiative – collaborent à la lutte contre le dopage dans le sport depuis 2009. L’UNIL appuiera le projet en mettant à profit son expertise dans les domaines de la cybercriminalité et de l’analyse criminalistique, en particulier ses méthodes de profilage chimique et physique.

« Le projet Energia est un élément clé de la lutte mondiale contre le dopage, affirme Olivier Niggli, directeur général de l’AMA. En conjuguant leurs efforts, l’AMA et INTERPOL sont mieux à même de partager des renseignements sur les méthodes de trafic, sur les fabricants de substances dangereuses et sur les personnes qui les distribuent aux sportifs à la recherche d’un avantage.

« De tels renseignements nous permettent de mieux soutenir les efforts destinés à interrompre à la source l’approvisionnement en substances améliorant la performance, avant que celles-ci ne parviennent entre les mains des sportifs, ajoute M. Niggli. Nous sommes persuadés que le projet, associé à la recherche comportementale menée par l’Université de Lausanne, contribuera grandement à la protection du sport propre. »

Roraima Andriani, directrice de la branche Crime organisé et émergent chez INTERPOL, déclare : « Le recours aux substances dopantes pour rehausser artificiellement et illégalement la performance n’est plus seulement le fait des sportifs d’élite, car l’Internet est devenu un marché de consommation de masse de produits tels que les stéroïdes anabolisants. Ce marché très lucratif et à faible risque attire des groupes criminels organisés du monde entier.

« Souvent fabriquées de manière clandestine sans tenir compte des règlements sanitaires, explique Mme Andriani, les substances améliorant la performance présentent de graves risques pour la santé de leurs utilisateurs. C’est pourquoi nous accueillons favorablement cette entente de coopération avec l’AMA et l’UNIL pour lutter contre le dopage dans le sport. »

Le projet Energia vise à identifier les réseaux criminels et leur modus operandi, à établir les principales menaces auxquelles s’attaquer, à favoriser l’échange d’informations entre les forces de l’ordre de manière à coordonner leurs actions et à démasquer les liens entre le trafic de ces substances, les produits pharmaceutiques et les narcotiques, ainsi que les organisations criminelles oeuvrant dans le monde du sport.

François Bussy, vice-président, Recherche et relations internationales, à l’UNIL, affirme : « L’intégrité revêt une grande valeur pour l’Université de Lausanne, tant sur le plan de la recherche que du comportement. Le projet Energia correspond donc parfaitement à nos valeurs. » Les acteurs du projet colligeront et analyseront les renseignements obtenus sur l’offre et la demande à la suite de saisies de substances améliorant la performance et fournis par les pays participants à l’initiative, puis produiront leur rapport.

« Pour s’attaquer au nouveau défi que présente le trafic de substances améliorant la performance, les forces de l’ordre doivent adopter une stratégie de prévention concertée à l’échelle internationale faisant également appel aux autres moyens d’enquête et à l’expertise du milieu universitaire », affirme Rogerio Augusto Viana Galloro, directeur exécutif de la police fédérale brésilienne, qui a contribué à la sécurité des récents Jeux olympiques et paralympiques de Rio.

La participation au projet Energia est volontaire. Seuls les pays qui ont expressément demandé d’y prendre part peuvent avoir accès à l’expertise et aux analyses fournies. INTERPOL traitera tous les renseignements conformément à son mandat et aux règlements pertinents en vigueur.