Nouvelles 22 JUIN 2015
L’AMA invite la LCF à actualiser son programme antidopage
L’Agence estime que les sportifs propres seraient en faveur de cette initiativeL’Agence mondiale antidopage (AMA) a demandé aujourd’hui à la Ligue canadienne de football (LCF) de procéder à une vaste refonte de son programme antidopage, demande rendue plus pressante depuis que la LCF s’est inscrite en faux contre les commentaires de la Dre Christiane Ayotte, directrice scientifique du laboratoire accrédité par l’AMA au Canada. La Dre Ayotte a en effet informé la LCF récemment que le laboratoire n’analyserait plus les échantillons provenant de la LCF compte tenu de sa politique antidopage inefficace.
« L’AMA juge que le programme antidopage de la LCF est dépassé et franchement irresponsable, a déclaré David Howman, directeur général de l’AMA. En tant qu’organisation dont le siège social est établi au Canada, nous ne pouvons pas rester les bras croisés devant l’attitude de cette association soi-disant professionnelle qui ferme les yeux sur la consommation de drogues de ses sportifs de niveau collégial; de fait, elle les “accueille” en son sein et leur fait signer des contrats contre rémunération en “promettant ” de les sensibiliser pour les détourner de leur consommation. En récompensant ainsi ceux qui bafouent les règles et trichent en se dopant, la LCF mine tous les efforts d’éducation antidopage déployés au niveau collégial et dans les écoles au Canada. Nous sommes d’avis que les sportifs propres qui évoluent dans d’autres disciplines et d’autres ligues professionnelles seraient horrifiés d’apprendre que cette situation existe au Canada. Si la LCF respectait les sportifs propres au sein de son sport, elle n’hésiterait pas à les appuyer en changeant d’attitude. »
La politique antidopage de la LCF et de l’Association des joueurs de la LCF, qui s’inscrit dans le cadre d’une convention collective signée en 2010, ne prévoit aucune sanction pour les joueurs qui en sont à leur premier contrôle positif. Ceux-ci ne sont même pas nommés. Ils sont plutôt soumis à une période de « contrôles obligatoires » de deux ans. Ils sont suspendus pour trois matchs dans le cas d’une deuxième infraction et pour un an lors d’une troisième. De plus, tout joueur contrôlé positif au camp d’évaluation de la LCF, tenu pour les joueurs potentiels, peut être traité comme s’il faisait déjà partie d’une équipe.
« Nous avons communiqué avec la LCF, mais n’avons pas encore eu de réponse, a affirmé M. Howman. Depuis de nombreuses années maintenant, nous entretenons des relations fructueuses avec diverses ligues professionnelles aux États-Unis et leur offrons des conseils pour améliorer leurs programmes de contrôle, ce qui s’est traduit par des progrès importants en matière de lutte antidopage dans le sport américain. Nous serions tout à fait disposés à adopter une approche similaire avec la LCF et le syndicat des joueurs afin de discuter d’améliorations à apporter pour soutenir les sportifs propres. »
En outre, la LCF a rompu ses liens commerciaux avec le Centre canadien pour l’éthique dans le sport (CCES), qui était le fournisseur de services antidopage de la ligue, et envoie désormais ses échantillons aux États-Unis aux fins de contrôle.